Peut on parler de plafond de verre entre normalité et pathologie ? Comment définir l'un sans parler de l'autre? Un paradigme binaire du psychisme humain qui déciderait peut être culturellement (voir economico-et pharmaceutiquement) de là où se dessinerait la frontière entre le sinthome et l'aliéné... La chanson "Dingue" de Soprano, sur un rythme endiablé, emmène l'auditeur (et le thérapeute) à réfléchir à ce qu'il considère comme dingue, comme chimiquement dépendant, comme capitonable et comme sain... Et pourtant, peut on raisonnablement envisager notre propre "terre d'Absurdie" comme un lieu somme toute très commun ? Dans le rapport de souffrance que nous entretenons avec nous-mêmes, à quelle vitesse s'effeuillent nos premières certitudes ? De quels complexes archetypaux sommes nous les acteurs sans oser nous l'avouer ? A quelles représentations à huit clos nos grandeurs et nos tabous se jouent-ils dans notre tête, sans que nous n'osions nous l'avouer ou l'adresser en cabinet? Lorsque le délire ou l'empêchement névrotique entrent en collision avec l'image que l'on a de soi, ou l'image que la famille veut avoir d'elle même ou de nous, comment normalité et pathologie sclérosent-elles le rapport à soi, le rapport au monde? Bergeret conduit sa théorie des structures et de la symptomatologie autour d'un jeu d'équilibre entre les facteurs internes et externes au sujet pour que ceux ci n'entrent pas en conflit. Il est donc question du thermostat psychique que la personne consulte pour elle-même.
Soprano hurle ici pour dénoncer la folie saisissante d'un système qui case les gens dans des boîtes (de médocs et pilules) pour peut-être les tailler au couteau, les tailler à l'image que cette société veut pour chacun : des unités de travail qui consomment et qui ne font pas de vague. En est il de même dans nos familles ? Qui a été vu que le dingue ? A l'égard de quel système normatif? Qui était dans la norme? Qui s'en éloignait? A quel prix ? Dans quel dessein ou pour quel bénéfice ? Dingue dingue dingue, dingue...
Allez voir le clip :
https://www.youtube.com/watch?v=1dQz6tQs6io